Feuille de gui

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Grappe de gui fotomem / 123RF

Le gui, Viscum album, est un sous-arbuste de la famille des Viscaceae (loranthacées). Décoratif, il intègre nos intérieurs à l'époque de Noël. Mais attention, bien qu'on lui reconnaisse des vertus thérapeutiques, cette plante peut s'avérer toxique et entraîne des effets indésirables. La feuille de gui est particulièrement concernée. Le point maintenant.

Feuille de gui : différentes présentations

Toutes les parties du gui sont utilisées en phytothérapie, qu'il s'agisse de la feuille de gui, de sa racine, de sa tige, de sa fleur et de sa baie. La feuille de gui fraîche ou séchée est utilisée de différentes façons, telles que :

Bon à savoir : en cas d'effets indésirables suite à l'ingestion de feuilles de gui ou d'autres parties de la plante, il est impératif de consulter le centre antipoison et de toxicovigilance le plus proche de son domicile. 9 centres antipoison sont répartis sur le territoire français (Angers, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Strasbourg et Toulouse).

Indications thérapeutiques des feuilles de gui

Le gui stimule le système immunitaire et aide à soigner le rhume.

Mais il est aussi diurétique, vasodilatateur, décongestif, antispasmodique (notamment au niveau des bronches, ce qui le rend utile contre l’asthme) et hypotenseur.

Il est notamment utilisé en cas de leucorrhées (pertes blanches), symptômes liés à la ménopause, néphrite, migraine, douleursrhumatismales, sciatique, athérosclérose, épilepsie, goutte, albumine et hypertension.

Bon à savoir : les préparations maison à base de gui ne sont pas conseillées. Mieux vaut se rendre en pharmacie pour disposer de préparations parfaitement dosées et obtenir les renseignements qui s'imposent.

Les vertus anticancéreuses du gui

Le gui permettrait de freiner le processus de la maladie cancéreuse. En effet, on peut utiliser les extraits de gui fermentés en soin de support. Il s'agit d'ailleurs de la plante médicinale la plus prescrite aux personnes atteintes de cancer dans les pays germanophones. En France, toutefois, les injections de gui sont interdites.

Sous forme d'extraits, le gui :

  • est très riche en cytotoxiques qui déclencheraient la mort cellulaire des cellules tumorales ;
  • posséderait des propriétés immunomodulatrices, stimulantes ou régulatrices du système immunitaire ;
  • favoriserait la synthèse des cellules immunitaires (polynucléaires neutrophiles, lymphocytes NK – natural killer) qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre le cancer ;
  • combattrait l'action des cellules cancéreuses qui consiste à inhiber les cellules dendritiques, ces cellules qui permettent au système immunitaire d'apprendre à reconnaître les cellules tumorales ;
  • serait antinéoplasique, c'est-à-dire que les extraits de gui bloqueraient la prolifération et la mobilité des cellules cancéreuses ;
  • inhiberait l'angiogénèse, c'est-à-dire la formation des nouveaux vaisseaux sanguins qui vont alimenter la tumeur et permettre sa dissémination ;
  • pourrait être combiné à la chimiothérapie pour optimiser son efficacité en rendant certaines cellules cancéreuses sensibles à son action (notamment dans le cadre du cancer du poumon traité par la cisplatine ou l'erlotinib) tout en limitant ses effets secondaires.

À noter qu'il existe plusieurs variétés de gui en fonction de l'arbre sur lequel il se développe et les extraits de 5 d'entre eux sont utilisés, chacun ayant une efficacité sur un cancer plutôt qu'un autre :

  • Viscum album subsp. « abietis » (sapin) contre les cancers digestifs, ORL et de la thyroïde.
  • Viscum album subsp. « mali » (pommier) contre les cancers chez la femme (utérus et sein).
  • Viscum album subsp. « pini » (pin) contre les cancers du système neurosensoriel, de la peau et du nez (et du sein après la ménopause).
  • Viscum album subsp. « quercus » (chêne) contre les cancers de toute localisation chez l'homme : cancers digestif, uro-génitaux, thyroïdiens, larynx, sarcomes.

Feuille de gui : précautions d'emploi et interaction

Le gui ne doit pas être utilisé par :

  • les femmes enceintes ;
  • les femmes allaitantes ;
  • les personnes susceptibles de développer une allergie au gui.

D'autre part, afin d'éviter les risques d'interaction, il est vivement recommandé d'éviter le gui dans les cas suivants :

  • En cours de traitement à base de médicaments immunosuppresseurs : la feuille de gui, comme les autres parties de la plante, comprend des composants susceptibles de modifier l'action des médicaments (des études montrent toutefois l'innocuité du gui combiné à des anticorps monoclonaux, au contraire il diviserait même par 5 le risque d'effets secondaires).
  • En cours de traitement à base de médicaments hypotenseurs : ceux-ci ont pour rôle de faire baisser la tension artérielle. Or, le gui amplifie les effets du traitement médicamenteux.

Bon à savoir : afin d'éviter que les enfants ne consomment du gui, il faut ramasser les baies et les feuilles de gui tombées au sol.

Risque de toxicité de la feuille de gui

Les effets secondaires sont rarement constatés lors d'une prise prolongée de gui dès lors que le dosage est respecté et que le patient est suivi par son médecin. Un avis médical est en effet nécessaire car le risque de toxicité existe notamment avec la feuille de gui et les branches, riches en substances toxiques dont les viscotoxines qui sont des protéines.

Les feuilles de gui peuvent être à l'origine de somnolence, diarrhées, nausées plus ou moins violentes, vomissements, fièvre et faiblesse. 

Bon à savoir : en cas de surdosage, le gui peut entraîner convulsions, augmentation de la pression artérielle, avortement spontané et ralentissement du rythme cardiaque.

À noter que les extraits de gui injectés en intraveineuse, dans le cadre de protocoles médicaux entraînent de la fièvre et sont utilisés pour combattre certaines cellules cancéreuses qui supportent mal cette élévation de la température (cancer du sein notamment) et pour stimuler le système immunitaire.

Pour en savoir plus :

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